Bibliothèques Scolaires et Promotion de la Culture

Peter Gyr

Promotion concrète de la lecture

Mesdames et messieurs,

C'est tellement facile: La lecture s'apprend en lisant. Et qui lit volontiers, lit bien. Et c'est là que commence le problème. Vous êtes tous enseignantes ou enseignants ou des enseignantes ou enseignants en devenir ou des directeurs d'école et vous n'avez – du moins le suppose – pas de problème pour lire, comme vous lisez et volontiers et bien. Le problème est que de nombreuses écolières et de nombreux écoliers sont de piètres lecteurs, et que, en tant que bon lecteur, vous ne connaissez pas les problèmes et les soucis des mauvais lecteurs. Il y a parmi les écoliers, mais aussi parmi les adultes – de vrais champions du monde pour cacher leurs incapacités face à la lecture.

Le livre d'école peut aussi faire office de symbole de la défaillance à l'école.

Que signifie le mot lire, gusoma ?

Dans ma langue maternelle, l'Allemand, la racine du mot lire signifie: choisir, collecter, garder, prendre en soi. Collecter, garder, prendre en soi sont des actes que l'on fait uniquement avec les choses qui nous plaisent, qui nous apportent de la joie, dont l'effort pour l'obtenir (pas forcément matérielle) vaux la peine. C'est pourquoi il est important (et la recherche sur la lecture le confirme) de montrer aux enfants et aux jeunes que la lecture vaut la peine et peut apporter du bonheur: Raconter des histoires ou les lires par soi même ouvre des mondes.

En Kinyarwanda, le mot lire "gusoma" est aussi un mot à signification multiple qui invite à des actions pleines de plaisir: lire, embrasser, boire.

Avec des significations si belles, ce doit être un vrai bonheur que de promouvoir la lecture!

Qu'est-ce que lire et que se passe-t-il en lisant ?

Lire est un savoir-faire multiple. A part le déchiffrage de lettres, mots et phrases, ces sous ensembles doivent être organisés en ensembles cohérents et significatifs. Les informations trouvées dans un texte doivent être mises en relation avec notre expérience et notre réflexion. Nos expériences et nos lectures passées s'assemblent longuement en un réseau complexe de pensées.

Il existe aussi des recherches scientifiques – qui sortent maintenant en Europe – qui démontrent que les gens qui lisent beaucoup sont en moyenne plus heureux que ceux qui lisent peu ou pas. Nous ne savons pas ce que représente ce sentiment de bonheur, mais il est prouvé qu'il est présent. Je suppose que c'est de se plonger dans des mondes intérieurs propre et étranger, le plaisir de l'explorateur et de se reconnaître dans une histoire et finalement la prise de conscience de notre propre condition qui élargit notre horizon. Nous voyons toujours plus loin et découvrons de nouvelles choses.

La recherche la plus récente en lecture montre aussi que dans la phase d'apprentissage, l'expérience des premières lectures peut être déterminante pour le futur de la carrière comme lecteur. C'est pourquoi, les premières leçons de lecture, le modèle véhiculé par l'enseignant et une bibliothèque scolaire fonctionnelles sont d'une importance cruciale.

La recherche en Europe montre aussi deux ruptures dans la lecture des écoliers. La première rupture, la petite rupture, se situe vers la 3ème/4ème année scolaire et le grande rupture vers la 7ème/8ème année scolaire. C'est l'age de l'adolescence ou pour beaucoup de jeunes, tant d'activités deviennent plus importantes que l'école. Pour qui n'as pas appris à lire correctement à cet age, se ferme, de manière imagée, une fenêtre dans sa tête, qui sera très difficile à ré-ouvrir plus tard.

Perspectives de la promotion de la lecture

Lire est dans notre société de savoir et d'information une technique incontournable. Le Rwanda ne fait pas exception à ce développement. Le Rwanda est pourtant un des pays imprégné par une littérature basée sur la tradition orale dans laquelle l'écriture est encore très jeune. C'est précisément pourquoi c'est tellement passionnant de suivre comment se développent la technique et la culture de la lecture.

Nous le savons, lire est important. Cela nous aide à surmonter le passé avec succès. Qui aujourd'hui veut profiter de l'offre Internet et veut utiliser les livres à son profit à besoin de maîtrise et de facilité dans le domaine de l'écriture. Les élèves ont besoin de notre appui dans le développement de leurs compétences en lecture. La promotion de la lecture devient donc un devoir central de l'école. Sans les compétences de base de la lecture et de l'écriture, ne peuvent être enseignées et acquises de manière suffisante l'éventail des autres compétences.

En tant qu'enseignantes et enseignants, vous détenez un rôle clé de la promotion de la lecture!

Votre capacité à vous enthousiasmer pour la lecture est contagieux et à un rôle moteur pour les écolières et écoliers.

Mais comment enthousiasmer les écolières et écoliers, quant vous n'avez pas d'outils en main a votre disposition – pas de livres ? Et quand les livres sont là, ce sont des livres d'école ou en langue étrangère. Rien n'est facile. C'est pourquoi les bibliothèques scolaires sont nécessaires. Mais les bibliothèques scolaires ne poussent pas facilement dans les champs. Une politique nationale, fixant la stratégie concernant les bibliothèques est nécessaire. Je pense que nous devons partir de la base. C'est à dire de construire un réseau de bibliothèques nationales à partir des bibliothèques scolaires. Les bibliothèques scolaires pourraient se combiner et être développées pour devenir des bibliothèques scolaires et communales et dans les provinces des bibliothèques régionales. Une telle construction doit se faire par étapes successives planifiées. Une forêt sauvage de beaucoup de petites bibliothèques non fonctionnelles, ne méritant même pas le nom de bibliothèque, ne nous mènera pas bien loin.

Pourquoi avons-nous besoins d'une bibliothèque scolaire ?

Les écoles d'hier dispensaient essentiellement du savoir. Les écoles d'aujourd'hui ont comme mission supplémentaire de rendre compétents les jeunes gens à se mouvoir dans le flux croissant d'information par eux-mêmes, à choisir les informations collectées, de les qualifier pour en faire quelque chose. C'est ainsi que les jeunes gens deviendront aptes à une vie nécessitant un apprentissage sans cesse renouvelé. Il est en main de l'école de faire en sorte que les bibliothèques scolaires soient les passerelles pour dispenser ces compétences sans exception. C'est ici que se fera l'apprentissage des livres et autres médias.

Qu'est-ce qu'une bibliothèque scolaire ?

Je désire vous éclairer à l'aide de ma propre expérience professionnelle. Je suis depuis 20 ans chargée des bibliothèques du canton de Lucerne. Dans cette fonction, je coordonne l'essence même des bibliothèques, organise la formation des bibliothécaires est fait la politique des bibliothèques. De plus, nous mettons en place une ligne directive pour les bibliothèques scolaires et les bibliothèques communales. Je reviendrais sur les points important plus tard. Je vais commences par vous dépeindre ma vision d'une bibliothèque scolaire idéale. Il s'agit d'une image un peu schématique mais vous ne me comprendrez que mieux quand je vous parlerais d'une bibliothèque scolaire.

Vous construisez un bâtiment scolaire. D'abord au centre la bibliothèque et autour les salles de classe. La bibliothèque est ouverte toute la journée aux écoliers et aux enseignants et le bibliothécaire à statut d'enseignant. Je sais, le sport et la musique sont aussi importants. Mais aujourd'hui, je vous parle de bibliothèques scolaires.

Voici donc ici les points importants pour une bibliothèque scolaire selon la ligne directrice Suisse.

• La bibliothèque supporte l'école dans sa mission d'éducation et d'enseignement. Elle met à disposition des livres et autres médias de manière à faciliter un fonctionnement autonome, la formation de sa propre capacité de jugement et l'éveil à la mise en place de loisir.

• La bibliothèque scolaire sert aux écoliers et enseignants de centre d'information, d'apprentissage et de loisir.

• Chaque établissement scolaire dispose de sa propre bibliothèque

• La bibliothèque scolaire est implantée dans un endroit stratégique

• La bibliothèque fonctionne selon le system du libre-accès. Les dimensions et son agencement permettent le travail individuel, en groupe ou en classe.

• L'étendue et la disposition des places assises de l'espace media est suffisant à son usage par les utilisateurs et utilisatrices. L'organisation choisie accommodera les leçons, la formation continue et les loisirs.

• La bibliothèque scolaire maintient ses médias selon les règles de l'art appliquées par les bibliothèques.

• La bibliothèque scolaire est dirigée par une bibliothécaire ou un bibliothécaire de formation.

• Le canton s'occupe des règlements de bases, des besoins financiers et propose ses conseils.

J'espère que vous n'êtes pas déçu. Quelques points mentionnés ici ne sont pas réalisables puisque rien que le marché des livres en langue Kinyarwanda ne proposé déjà pas assez de livres et qu'aucune aucune formation de bibliothécaire n'est proposée.

Pour mettre en place une bibliothèque scolaire et la diriger, nous devons garder bien en vue les dispositions les plus importantes. Il s'agit des principes de base essentiels, de l'organisation, de l'espace, de l'inventaire, du personnel, des coûts d'investissement, des coûts de fonctionnement et de la mesure du succès.

Principe de base

Chaque établissement scolaire possède sa propre bibliothèque

Organisation

L'organe responsable au niveau du droit se porte garant et finance le fonctionnement de la bibliothèque et édicte le règlement de la bibliothèque

L'espace

Au moins de la taille d'une salle de classe

L'inventaire

Au moins 1000 livres et 200 médias supplémentaires.

10 livres pas écolier

Renouvellement de 10% de l'inventaire chaque année.

Besoins en personnel

4 heures de travail hebdomadaire par 1000 livres

Coûts d'investissement

1/3 pour l'aménagement, 2/3 pour l'inventaire

Coût de fonctionnement

Personnel, Inventaire, coût des choses et des lieux

Mesure du succès

Rapport annuel, statistiques

Ceci représente en gros ce qu'une bibliothèque scolaire peut apporter.

Voir et distribuer le Manifeste de l’UNESCO pour les bibliothèques scolaires.

Dans une seconde partie, nous allons travailler à l'aide d'exemples concrets d'analyse de bibliothèques comment travailler en classe ou en bibliothèque avec des livres.

Merci.

Peter Gyr

Bibliothèques scolaires et promotion de la lecture

Séminaire IBBY du 30 juin 2006 à Kigali

Promotion et incitation concrète à la lecture

C'est en lisant qu'on apprend à lire

Qui lit volontiers, lit bien

La lecture individuelle, comme celle en groupe ont une place importante dans l'enseignement scolaire. Les discussions suivant la lecture d'un livre en groupe permettent de bien mieux mettre de l'ordre, estimer, travailler ou être compris par les enfants.

Les enfants doivent apprendre qu'un livre ne contient pas seulement de l'information ou des choses à apprendre, mais est aussi divertissant. Lire doit faire plaisir !

Conditions cadres de la promotion de la lecture

Pour promouvoir la lecture en classe il est d'une grande importance de créer un climat de lecture basé sur le plaisir.

Trucs et éventail de possibilités:

• Bibliothèque scolaire dans la pièce la plus attractive de l'école

• Coin de lecture dans la classe

• Création d'une heure de lecture libre

• Lecture à haute voix / Raconter

Méthodes de promotion de la lecture

Il y a plusieurs manière d'introduire des textes:

• Possibilités visuelles, imagées, figuratives

• Possibilités d'une mise en forme personnelle des textes

• Mettre en scène ou apprendre par cœur un texte

Exemple pour la découverte d'un texte: Lire, écrire, discuter, mettre en forme, jouer

• Trouver l'histoire qui précède l'histoire

• Trouver une suite à l'histoire: Dix ans plus tard …

• Changer la fin de l'histoire

• Introduire des dialogues additionnels

• Se substituer à un personnage de l'histoire et la raconter de son propre point de vue.

• Réécrire le texte sous forme de théâtrale/pièce radiophonique avec bruitages

• Se décrire et s'analyser comme si l'on était un des personnages du texte ou imaginer un journal intime.

• Créer des illustrations pour le texte

• Introduire des parties du texte sous forme de jeux de rôles

• Mimer des situations

• Discuter en classe des problèmes soulevés dans le livre. Par exemple: Amitié et amour, dépendance, pouvoir/autorité dans l'école, mobbing, maladie et mort, minorités, guerre et liberté, pauvreté, etc.

• Faire de la publicité pour les livres intéressants: Par exemple: Fabriquer des affiches, des slogans publicitaires.

• Créer des concours de conte (lecture à haute voix / raconter)

Peter Gyr